Cet article donne un petit aperçu du métier d’ostréiculteur, un métier que l’on peut qualifier sans se tromper de métier au grand air ! Pour les plus déterminés, une série de liens sur la formation nécessaire au métier d’ostréiculteur clos cette présentation.
Un métier pas comme les autres
Pour tout ce qui est du travail en mer, les ostréiculteurs sont à la merci des caprices climatiques. Même si cette photo a été prise début juillet 2003 (si, si), on est loin des clichés qui font parfois passer l’ostréiculture pour un travail de plein air agréable. En effet, l’ostréiculteur établi souvent son emploi du temps en fonction du dernier bulletin de météo marine. C’est donc un homme au plus proche du milieu marin, tributaire des aléas de la météo.
L’autre composante essentielle du rythme ostréicole c’est les marées. Elles seules permettent l’exploitation des concessions maritimes. L’ostréiculteur est donc obligé de suivre leur rythme ce qui donne un emploi du temps chaque jour différent. Il travaille à l’établissement dans les périodes de mortes-eaux (coefficients de marée trop faible) et se rend sur les parcs à huîtres pendant les périodes de vives-eaux (malines). Il ne peut alors travailler sur les parcs que quelques heures (avant et après la basse mer) si la baissance est assez forte. Certains travaillent aussi avec les marées de nuit, souvent en plus des marées de jour. Voilà pourquoi l’annuaire des marées est un des outils les plus précieux de l’ostréiculteur.
Pour mieux comprendre le mécanisme des marées vous pouvez visiter la page sur les marées.
Un métier en rythme avec les saisons
Contrairement aux idées reçues, l’ostréiculture est un métier qui se poursuit tout au long de l’année.
Voici quelques éléments sur les différentes activités de l’ostréiculteur au cours d’une année pour une méthode d’élevage traditionnelle, c’est à dire avec détroquage. Il existe maintenant d’autres techniques avec l’exploitation des grattis ou à partir d’huîtres achetées en écloseries, une à une.
Janvier – Mars : la préparation
C’est le détroquage des huîtres et la mise en poche pour finir la pousse avant la vente en automne. Les huîtres mises en poches proviennent des parcs à plats ou directement des collecteurs.
Avril – Mai : dédoubler les collecteurs
C’est donner plus d’espace aux collecteurs d’un an pour faciliter la croissance des petites huîtres.
Juin : Descendre les poches
Dans le bassin de Marennes-Oléron, les poches d’huîtres sont transférées dans des parcs meilleurs (plus bas) après la fin du captage des moules. Sans cela, les installations ostréicoles seraient recouvertes de moules.
Juillet – Août : Mise en place des collecteurs
Pour le captage des petites huîtres, des collecteurs sont mis à l’eau en vives-eaux. Il faut également continuer à s’occuper des autres huîtres en élevage (18 mois et futures huîtres marchandes).
Septembre : Tourner les poches
Pour harmoniser la croissance des huîtres, les poches plastiques d’huîtres sont retournées fréquemment. Sans cela, les huîtres se prennent dans les mailles plastiques ou poussent tout en longueur.
Octobre – Décembre : La vente
Les huîtres sont calibrées avec précision, stockées en claires, emballées puis expédiées pendant les fêtes pour la plupart. En décembre, pendant les fêtes de fin d’année, on estime que près de 75% des ventes sont réalisées.
Les expérimentations en eau profonde à Marennes-Oléron
La culture en eau profonde a, à première vue, beaucoup d’attraits, notamment par le rendement. Toutefois, à l’expérimentation, elle révèle aussi de nombreux défauts. Les premiers résultent d’une mauvaise connaissance des fonds marins. De forts courants ou des dépôts de vases peuvent apparaître après semis. Les pertes sont alors énormes.
Le second lot de défauts vient de l’inaptitude de C. gigas à être élevée en eau profonde. Inaptitude marquée par l’apparition de chambres et le développement d’un vers, le Polydora, qui perce des galeries dans la coquille de l’huître. La qualité des huîtres est alors considérablement altérée. S’il est possible de produire des huîtres d’eau profonde en assez grande quantité, leur qualité reste donc en deçà des cultures plus traditionnelles.
La formation
Si le bref aperçu fait ici du métier d’ostréiculteur vous tente ou si c’est votre rêve depuis tout petit, voici quelques liens pour trouver une école qui vous prépare à ce métier. En effet, aujourd’hui un diplôme est obligatoire pour pouvoir se mettre à son compte dans l’ostréiculture. Toutefois, il est possible de suivre une formation alternée lorsqu’on possède déjà de l’expérience.
Voici quelques liens vers des lycées qui assurent ces formations dans différentes régions :
- Le Lycée de la mer et du littoral de Bourcefranc
- Le lycée maritime de La Rochelle
- Le Lycée professionnel maritime et aquacole d’Etel
- Le lycée de la mer Paul Bousquet à Sete
- Le lycée professionnel maritime Pierre Loti à Paimpol
- Le lycée de la mer de Gujan Mestras
- Le lycée maritime et aquacole de Cherbourg-Octeville
Il faut aussi rappeler que les nombreuses particularités de ce métier le rendent difficile à exercer pour les personnes qui ne connaissent pas ce milieu. Bien souvent ce sont en effet des fils d’ostréiculteurs ou des employés ostréicoles qui reprennent les entreprises.
Pour aller plus loin, je vous propose également :
- Un dossier sur la formation du secteur de la culture marine (site du CNC)
- Un site pour aider au démarrage des jeunes ostréiculteurs par le CRC Arcachon Aquitaine