Grâce aux conditions météorologiques très favorables du printemps et de l’été 2018, mais aussi au renforcement progressif du stock de géniteurs réalisé par les professionnels de la baie, le recrutement a été à nouveau pléthorique en baie de Quiberon.
Des températures élevées et un captage encore abondant
Excepté pendant une courte période mi-juin, les températures de l’eau ont été nettement supérieures à la normale de saison de mi-mai à mi-juillet (jusqu’à +4°C début juillet). La température requise pour l’évolution des larves, (17°C) a été atteinte dès début juin et s’est maintenue au-dessus de ce seuil jusqu’à fin septembre (Graphique 1).
Graphique n°1 : Températures de fond (Normale sur 10 ans et année 2018) sur le site de Men Er Roué (données Ifremer)
Ces températures propices à l’évolution rapide des larves ont coïncidé avec les émissions des premières larves. Ainsi ces conditions météorologiques favorables et les fortes abondances larvaires ont permis un recrutement important à pléthorique de mi-juin à mi-août (Graphique 2).
En ce début d’été 2018, les vents orientés majoritairement « Est » et parfois assez soutenus (15-20 nœuds) ont maintenu les larves dans l’ouest de la baie générant un captage plus important dans les secteurs de Men Er Roué, Penthièvre et le Pô. Les secteurs « Est » de la Pointe Churchill et de Beaumer, où le recrutement est habituellement plus abondant, présentent de moins bons résultats cette année (Graphique 2).
Graphique n°2 : recrutement moyen sur collecteurs témoins temporaires hebdomadaires – Année 2018
L’estimation du captage de la saison sur collecteurs permanents posés mi-juin et relevés mi-septembre montre également un recrutement très important et comparable à celui des années 2015 et 2017 (Graphique 3).
Graphique n°3 : recrutement moyen sur collecteurs témoins permanents de 2005 à 2018
Un stock de géniteurs toujours plus important
Les recrutements pléthoriques observés en 2017 et 2018 doivent également être rattachés au renforcement des stocks sur le banc du milieu (concession CRC Bretagne sud) par les ostréiculteurs de la baie de Quiberon. En donnant 1% de leur récolte, c’est plusieurs millions d’individus qui ont été semés depuis 2015. Le carré du semis annuel est systématiquement nettoyé (bigorneaux perceurs, crépidules et étoiles de mer), protégé des daurades royales par un répulsif acoustique et l’ensemble des semis est régulièrement entretenu. Les suivis de ces semis réalisés depuis 2015 ont montré que la prédation par les bigorneaux perceurs pouvaient être très impactante (jusqu’à 30% de mortalité dans les premiers mois qui suivent le semis).
Cet article a précédemment été publié dans Baie et Ria pour le CRC Bretagne sud.